Témoignage : éviter que des obsèques ne virent au cauchemar

Lorsque des obsèques peuvent virer au cauchemar… Une mésentente entre les membres de la famille, des querelles intestines, comment faire pour éviter d’en arriver là ?

Peut-on tout faire lors de funérailles religieuses et au cimetière ?

Les dernières volontés sont le fondement de toutes funérailles. Exprimées de son vivant par le défunt, elles permettent aux familles et aux proches d’éviter toute querelle, désaccord et hésitation concernant les obsèques (choix d’inhumation / crémation, textes d’adieu, cérémonie religieuse ou civile, fleurs, etc.). Il est très important de les exprimer – dans un testament, dans un contrat de prévoyance obsèques souscrit chez un opérateur funéraire ou sur papier libre -. De plus, cette expression des dernières volontés assure un respect de celles-ci lors des funérailles.

Toutefois, les dernières volontés ne peuvent être respectées que dans le cadre de la loi en vigueur. Parfois, elles peuvent être totalement anéanties à l’image de ces deux faits divers dans lesquels les familles des défunts ont vécu un véritable cauchemar peu de temps après la disparition de leur proche.

Des obsèques qui virent au cauchemar

Mardi 9 septembre 2014, les obsèques d’Yvan Mellet ont eu lieu dans l’église de Saint-Etienne-de-Villaréal, une commune du département du Lot-et-Garonne, dans la région Aquitaine. Malheureusement pour sa dépouille et les nombreuses personnes y assistant, la cérémonie a viré au cauchemar. En cause : le comportement du maître de cérémonie, l’abbé Chassaigne. « Quand on demande une célébration à l’église, on demande une célébration catholique » a-t-il lancé relayé par le quotidien Sud-Ouest. Jusqu’ici, ces propos ne représentent aucune anormalité. Mais, les choses ont rapidement empiré lorsque des proches ont décidé de réciter un poème : « Tu n’es plus avec nous, mais tu es dans la pièce d’à côté« . « Ce n’est pas catholique ! » a rétorqué l’abbé qui avait commencé à sortir de ses gonds. « Vous n’êtes pas d’accord ? Demandez au vicaire général ! » a-t-il poursuivi.

Choquées, les personnes dans l’assemblée y sont allées de leurs commentaires. « Ce n’est peut-être pas catholique, mais c’est de l’amour » a lancé une des personnes. Ce à quoi l’abbé Chassaigne a sèchement répondu : « Taisez-vous !« . « J’ai été très choqué, ma femme également, ma fille et mes nièces ont dû quitter l’église. Nous avions prévu une chanson à la fin de la cérémonie, de Daniel Guichard, ‘Mon Vieux’. Là aussi, l’abbé m’a répondu que ‘ce n’était pas catholique’. […] Je suis sorti de l’église définitivement furieux. Je n’ai pas revu l’abbé, toute l’assemblée n’a parlé que de ça, jusque dans le Livre d’Or, ça a fait un vrai scandale » a expliqué Claude, le fils du défunt.

« Je suis un anti-musique de crématorium. Mes confrères font ce qu’ils veulent, s’ils acceptent du Piaf dans une église, je ne suis pas là pour les juger. Il y a des recommandations diocésaines à ce sujet, je me contente de les appliquer. De même que les textes qui sont lus par les familles doivent aussi être des textes catholiques » s’est expliqué l’abbé en question. « C’est dommage que des personnes ne respectent pas la liturgie. […] Je regrette d’avoir élevé la voix, mais sur le fond, je reste convaincu que je suis responsable de ce qui se passe dans mon église. Ce n’est pas un lieu public. […] Au-delà de la peine des gens, on ne peut pas faire n’importe quoi dans une église » a-t-il continué pour justifier son comportement.

Une famille forcée de retirer une pierre tombale

Aux États-Unis, c’est une autre histoire qui a bouleversé toute une famille. Kimberly Walker était une jeune femme de 28 ans. Ayant servi en Irak avec l’armée américaine, la jeune femme était de retour sur ses terres à Cincinnati, dans l’État de l’Ohio. Sauvagement assassinée le soir de la Saint-Valentin, la jeune femme a reçu des obsèques dignes de ce nom.

Elle a pu emporter avec elle une peluche de son personnage préféré, Bob l’Eponge. Quelques semaines plus tard, la famille de Kimberly a décidé de véritablement lui rendre hommage. C’est donc une pierre tombale géante (plus de deux mètres de hauteur) qui a été érigée. Coût total de l’opération : 26 000 dollars (un peu moins de 22 000 euros).

Malheureusement, la famille a rapidement dû mettre fin à cela. Car une fois érigée, la pierre tombale a dû être retirée. En cause, le directeur du cimetière avait soudainement décidé que cette pierre tombale n’était pas appropriée à l’image de son cimetière. Chose étonnante, il avait donné son aval selon la famille de la défunte. La pierre tombale a été retirée et la famille a été dédommagée.

Comment éviter ces discordes ?

Concernant une cérémonie religieuse, il n’y a pas vraiment de règles à respecter à proprement parler. Toutefois, celles-ci doivent respecter la foi du lieu de culte dans lequel est organisée la cérémonie.

Pour éviter toute mauvaise surprise comme famille et les proches d’Yvan Mellet, il est primordial de partager les dernières volontés du défunt avec le maître de cérémonie religieuse. Ainsi, c’est un accord entre les deux partis qui est mis en place. Si des choses « dépassent les limites« , elles seront alors supprimées de la cérémonie. Cette préparation est donc très importante.

En matière de pierre tombale, les règles sont bien plus strictes. Ainsi, on ne peut pas écrire tout ce que l’on souhaite sur une pierre tombale. Seul le maire de la commune où est inhumée la dépouille du défunt peut décider de refuser une épitaphe si le contenu est, selon lui, propre à troubler l’ordre public. De même, si l’épitaphe est inscrite en langue étrangère, il faut joindre une traduction en français pour une autorisation.

Dans la tombe, le défunt ne peut pas apporter tout ce qu’il souhaite. Cette limite concerne plus particulièrement des soucis écologiques. Ainsi, des vêtements, des photos ou une alliance peuvent être des objets qui peuvent accompagner la dépouille du défunt sous terre. Les objets dangereux sont formellement bannis comme les objets nocifs ou potentiellement explosifs (armes à feu, etc.). Les objets électroniques comme les pacemakers, certaines prothèses ou bien encore les téléphones portables sont également interdits. Le reste est acceptable. Toutefois, si vous avez un doute, vous pouvez toujours vous renseigner et en cas de litige, c’est la justice qui décidera.

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